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maliinchallah11

5 février 2018

Retour à Montpellier

Ça y est, l'heure approche, nous serons de retour à Montpellier le dimanche 11/02.

La sœur, Mama, qui s'était installé à la maison, pour aider sa sœur sur le point d'accoucher , repart demain pour se marier.

Nous avions, il y a 4 ans , acheté un hectare de terre agricole avec deux autres amis français de Zan, un des deux frères qui vit à la concession. Il y a 15 jours, on a découvert qu'un monsieur , un commissaire de police, avait commencé à construire sur son terrain. Nous avons rencontré ce monsieur sur place pour « échanger » ; il est venu armé, accompagné de deux gardes du corps, ses frères. On va en avoir pour des mois pour tirer ça au clair. Apparemment, il s'agit de litiges classiques, ou l’État, via le préfet, s’accapare les terres des paysans sans les consulter, mais pour en tirer un gros profit personnel.

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24 janvier 2018

La famille s'agrandit

La famille s'agrandit

Il s'agit, bien sur de la famille de la concession.
Il y avait donc deux couples et leurs six enfants génétiques, plus sept enfants « adoptifs » dont l’aînée a 23 ans et est mariée , divorcée.

En plus, pour environ trois mois, une vieille belle mère, malade s'est installée.
Maintenant, vient d'arriver la sœur d'une des deux femmes, qui doit accoucher dans quelques semaines. Sa sœur s'installe donc à la maison pour l'aider dans ses taches ménagères, car elle commence à fatiguer. Et Seyba ajoute, « ici, au Mali, c'est normal, c'est comme ça que ça se passe »

Nous en somme donc à 17,dans deux appartements de 2 pièces plus un débarras ; plus nous 19.

Pour la petite histoire, la sœur en question, qui se nomme Mama, a 18 ans, est veuve sans enfant. Elle avait été mariée très jeune à un vieux, très vieux, et elle avait accepté, car il était riche et on voyait qu'il n'en avait plus pour très longtemps. Seyba disait qu'au mariage, le vieux tremblait de tout ses membres. Et il est vraisemblables que le fait qu'il ait du honorer sa jeune femme de temps à autres a du raccourcir ce qu'il lui restait de vie.

22 janvier 2018

Intervention d'une ONG au Mali

 Intervention d'une ONG au Mali

ONG : organisation non gouvernementale ou encore, association à but humanitaire.

Nous venons de passer le week-end à Koutiala, importante ville à 400km de Bamako, ou nous avons de très bons amis.

Une ONG française, appelons la Rea, a pour vocation d'aider au développement agricole des campagnes africaines. Ils on mis sur pied un projet au Mali, qui a pour objectif de mettre gracieusement à disposition des paysans un tracteur pour les aider dans leur culture. A Koutiala, les paysans ont besoin de tracteurs à l'entrée de l'hivernage, début de la saison des pluies, pour labourer superficiellement leur champs, que sinon, ils traiteraient à la main, car ils n'ont pas d'animaux pour le faire. Au lieu de mettre 15 jours à la main, ils labourent un hectare de terre en une heure avec le tracteur. Ils peuvent donc produire plus de mil, ou de manioc ou même de maïs. Cette ONG a donc mis sur pied une coopérative de paysans de la région, avec l'aide de Mr Guindo leur homme de confiance au Mali.

Ils ont fourni à la coopérative 6 tracteurs avec les pièces de rechange nécessaires, et ils ont embauché 12 chauffeurs qui font du H24 pendant les 3 mois d'hivernage, ainsi que les mécaniciens nécessaires. Le paysan utilisateur ne paye que le gaz oil.

Le narrateur de l'histoire en est le président. Chaque année, il présente donc le rapport d'activité de la coopérative, devant les représentants de l'ONG français, les représentants des ministères concernés, et les membres de la coopératives. Des statistiques détaillées sont fournies, et compte tenu de la satisfaction générale des présents, la réunion se termine par un pot bien arrosé pour marquer la satisfaction de chacun, notamment des donateurs.

 

Belle histoire, sauf que, et notre ami est bien placé pour nous l'expliquer, cette belle histoire n'est qu'une façade, et lui même n'est que l'homme de paille de Guindo. En fait de mise à disposition gratuite, Guindo loue les tracteurs aux paysans à 25.000CFA par hectare. Il empoche donc environ 100M de cfa par an, sans aucune dépense en face, puisque les français payent tout. Le rapport d'activité est écrit comme souhaite le lire les français, et quelques paysans sont payés pour témoigner de leur satisfaction. Et l'homme de paille est bien rémunéré. Et les donateurs n'y voient que du feu !

Et notre ami ajoute que cela se passe ainsi pour 90 % des ONG. 

14 janvier 2018

visite au Zoo de Bamako

 

Nous revenons du zoo, avec presque toute la concession ; 13 personnes dans la voiture, dont 8 enfants. Quand on passait devant des policiers, on disait aux six enfants dans le coffre de s'allonger par terre, et nous n'avons pas été siffflé.

13 janvier 2018

richesse ou pauvreté ?

richesse ou pauvreté ?

Seyba et Zan, deux frères, habitent les deux appartements mitoyens du nôtre dans la concession.
Leur famille consiste en deux maris avec leurs deux femmes, 6 enfants et 5 pièces rapportées, sans compter les amis de passage , comme une des belle mère, qui est la depuis bientôt un mois. Ils sont pauvres mais ne le savent pas, car leur niveau de vie est celui du malien moyen. Mais ils savent très bien que nous sommes riches. J'ai reçu récemment une déclaration d'amour d' Aminatou, 11 ans : » Jean Pierre, je t'aime beaucoup parce que tu es riche ». Je lui ai dit que ce n'était pas moi qu'elle aimait, mais l'argent, sans être convaincu d'avoir été compris.

Un matin, nous avons vu que la même Aminatou n'était pas partie à l'école, alors que tout les autres y étaient. Seyba, son père , n'avait pas les 10.000cfa (15€) pour payer la scolarité du trimestre. Comme elle est parrainée, nous avons avancé l'argent, à valoir sur le prochain parrainage. Quelques jours plus tard, rebelote, mais cette fois elle avait été renvoyée de l'école, car elle n'avait pas le nouvel uniforme récemment imposé. En fait, le tissu avait été acheté, mais il restait à le porter chez le couturier. Le lendemain, c'était chose faite, sans notre intervention. Un autre jour, la vieille, la belle mère de Seyba, qui est la depuis un mois, avait une crise violente de goutte. Il a trouvé dans sa poche les 15 000cfa pour acheter les médicaments. Il y a un mois, ses salades se vendaient bien car il avait des primeurs, et les repas s'en ressentaient. Il nous disait que quand il y avait de l'argent, ils achetaient un peu plus de poisson pour les enfants. Aujourd’hui, les salades se vendent moins bien, parce qu'il y en a trop sur le marché, et il y a moins d'acheteurs. C'est la femme de Seyba qui vend les salades au marché, celle de Zan est trop timide. Souvent elle rentre vers 21 heurs et elle ramène plus de la moitié de la salade. Lorsque Zan n'est pas là parce qu'il est à la mine,( trois semaines par mois) c'est Seyba qui gère l'argent des deux familles. Les deux femmes préparent chacune leur tour, et elles vont acheter leurs condiments tout les matins. Seyba leur donne chaque jour l'argent nécessaire. On mange principalement du riz-sauce. Le riz est acheté par l'homme, par sacs de 50kg, et est stocké à la maison. Les condiments sont les herbes, les épices, le poisson et les légumes qui servent à faire la sauce ( ils n'achètent jamais de viande, trop cher) . Comme il n'y a pas de frigidaire, rien ne se conserve plus de quelques heures, et on doit faire les courses tout les jours au marché qui est à un kilomètre de la maison. Tout les matins, au départ des enfants à l'école il donne 50cfa à quelques uns (10ct €) pour le goûter du matin.

Tout les midi, nous buvons le thé malien préparé en 30 minutes selon un cérémonial très stricte. Et à chaque fois, au début du repas, Seyba donnait 100 cfa (15ct €) à une enfant pour aller acheter le thé du jour, et le sucre à la boutique la plus proche. Il nous a expliqué qu'il ne voulait pas faire de stock à la maison, car il disparaissait mystérieusement très vite. Du coup nous gérons le stock pour tout le monde. Tout les matins nous nous achetons une baguette pour le petit déjeuner. Le soir il en reste souvent un peu ; au début on le gardait pour les cochons des sœurs ; un jour, nous en avons parlé à Seyba qui nous a demandé de lui donner, et nous avons vu une folle ruée des 10 enfants pour la distribution du pain. Ils repartaient avec , comme nos enfants seraient repartis avec les meilleurs gâteaux du monde. La construction de notre mur va occuper 4 ouvriers pendant 15 jours. Seyba s'est fait embauché et il touche 2 500 cfa ( 3,8 €) par journée de 8 heurs de travail et il est très content.

Quand ils cassent quelque chose, ce n'est pas réparé car c'est trop cher. Il y a ainsi 5 carcasses de vélos religieusement conservés et qui ne méritent que la casse . Plus grave, sa pompe pour l'eau du maraîchage, son gagne pain, est cassée. Il attend d'avoir de l'argent pour la faire réparer. En attendant, il puise l'eau dans les puits à la main. Ceci dit, il a une moto, ce qui n'est pas donné à tout le monde, et lui donne un certain rang dans la société, même si c'est son frère, qui travaille au loin dans une mine d'or, qui l'a payée.

Mais la solidarité familiale et ethnique est immense ; hier , le fils de l'ami de son père passe à la maison ; il dit à Seyba qu'il doit aller dans la journée dans un village à 50 km de la et que sa moto est vieille ; et il lui emprunte la sienne qui est neuve pour ne pas risquer la panne! C'est tout à fait normal nous dit Seyba.

Nos voisins d'en face sont encore plus pauvres que nos amis, et le chef de famille, Toumani, le sait, le dit et gémit sur son sort. Il loge dans une petite maison en terre de trois pièces qui n'est pas à lui. Dès la tombée de la nuit, le seul mode d'éclairage est le feu de bois pour la cuisine. Et sa femme et lui ont au moins 6 enfants. Il s'est auto proclamé gardien d'un champs de manguier, sans doute avec l'accord des propriétaires, et gagne un peu d'argent à la saison des mangues en les vendant. Il a payé l'école pour ses trois garçons, qui n'en ont pas profité, mais ses trois filles n'y vont pas !  

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10 janvier 2018

Histoire vraie de sorcellerie

Histoire vraie de sorcellerie

Cette histoire nous a été racontée de première main par la victime elle même, et qui de plus a été 30 années directeur de l'école primaire des aveugles de Bamako, elle ne peut donc qu'être vraie.

Jeune professeur, nommé dans une petite ville dans la zone sahélienne, entre Douentza et Boni pour ceux qui connaissent le Mali, il avait animé le concours de théâtre annuel entre ces deux villes et la sienne. Méconnaissant totalement les usages locaux, il avait désigné de manière impartiale et objective sa ville vainqueur du concours. Sa ville avait tué un bœuf et trois moutons pour les réjouissances de cette victoire historique.

Mais dès le lendemain, une délégation des deux autres villages était venu le saluer. « Plus jamais tu ne favorisera les gens de ce village, ce sont nos captifs. » lui ont ils dit.

Quelques jours plus tard, un oiseau a plongé sur son œil droit, l'a piqué de son bec, et le sang a coulé ; quelques secondes après, un deuxième oiseau a fait la même chose avec l'autre œil ; il était aveugle !

Deux ans, cela a duré ; et il a ainsi appris à comprendre le comportement des aveugles dont il s'est occupé pendant 30 ans.

Une fois a Bamako, il a consulté les spécialistes , qui lui ont fait un fond de l' œil et beaucoup d'autres examens, et ont conclu que les yeux étaient en bon état, il n'y avait aucune explication à sa cécité.

Un ami, médecin français, après l'avoir longuement écouté lui a dit : « écoute, il n'y a qu'une explication possible, les gens des deux villes t'ont fait jeter un mauvais sort, il faut que tu trouves un sorcier qui le lèvera »

Chose dite, chose faite, six mois plus tard, après beaucoup de sacrifices et de dépenses, il y voyait à nouveau, et il y voit encore 30 après.  

9 janvier 2018

histoire d'une arnaque qui finit bien, mais pas pour tout le monde

histoire d'une arnaque qui finit bien, mais pas pour tout le monde

Après avoir écouté notre histoire de terrain, notre ami de Tombouctou nous a raconté la sienne :

Il y a 3 ans, il avait acheté un terrain à Kabala, à la limite extérieure de Bamako, à 20 km du centre ville. Il n'y avait pas encore de cadastre ni de lotissement, mais il avait payé le chef de village, il avait un contrat de vente en bonne et due forme qu'il avait fait enregistrer à la mairie.

Un an plus tard, il croise un ami dans la rue qui lui demande pourquoi il avait vendu ce terrain . Notre ami s'étonne de la question et apprend qu'un gendarme dit l'avoir acheté, a construit une grande maison dessus et s'apprête à y emménagé, dès sa mise à la retraite, . Ce gendarme est détesté par tout le monde, car il prend les gens de très haut, sûr de la supériorité de son uniforme, allant jusqu'à menacer les gens avec son arme de service. Abasourdi , il appelle le gendarme, en lui proposant une discussion pour tirer les choses au clair. Le gendarme, fort de l'influence de son prestige, après quelques injures désagréables, rompt très vite la discussion en disant à notre ami qu'il peut aller au diable et lui raccroche au nez.

Très vexé et meurtri, notre ami va voir son frère. Celui ci était un conseillé intime de l'ancien président de la république et a un carnet d'adresse long comme le bottin mondain, et donc deux jours plus tard ils se retrouvent dans le bureau du ministre des armées. Le gendarme est donc convoqué séance tenante chez le chef d'état major à fin de s'expliquer. Il se révèle que ses papiers sont des faux et qu'il a soudoyé un certain nombre d'élus et de fonctionnaire pour les avoir. On lui donne donc 48 heures pour libérer les lieux. Le lendemain, notre ami voit arriver deux griots accompagnés du gendarme. Ceux ci se jettent à ses pieds, et au nom d'Allah, le supplient d'épargner leur client, et font toutes sortes de propositions pour arranger l'affaire . Notre ami, n'ayant toujours pas digérer les injures du gendarme, et encore moins l'invitation d'aller au diable, s'est montré intraitable. Et dans le délai fixé, le terrain était libéré, mais la maison à peine achevée avait été consciencieusement rasée par le gendarme .

4 janvier 2018

arrosage des moellons

 

Il est indispensable d'arroser les moellons matin et soir pour que leur séchage se fasse bien ; sinon ils seront tous plein de fissures. Notre ami et voisin Seyba y passe deux heures chaque matin et soir, à puiser l'eau, la transporter et arroser. Il a la main, car il fait ça tout les jours pour les légumes de son maraîchage.

4 janvier 2018

fabrication de moellons

 

4 ouvriers, 1.150 moellons fabriqués dans la journée, pour notre mur de clôture de la nouvelle parcelle ; et un ballet très bien rodé et efficace ou chacun a sa tache bien définie, très répétitive et sans arrêt de toute la journée.

4 janvier 2018

une femme au travail

 

Il faut reconnaître que les femmes travaillent dur, et souvent des travaux de force, comme tirer l'eau ou couper le bois pour la cuisine

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